Pour sauver du temps

Carême 2021, 28 février, Marc 9, 2-10

Écrire au sujet de la transfiguration m’intimide au plus haut point.

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean.

Il les conduit sur une haute montagne où ils seront seuls pour prier.

Là, devant leurs yeux, il change complètement d’aspect et devient un être de lumière.

Il y a bien là un miracle, mais pas celui que tu crois.

Le vrai miracle, c’est que le Fils de Dieu apparaisse comme un homme comme les autres le reste du temps.

La transfiguration l’interrompt momentanément.

Spectacle saisissant, bouleversant, éblouissant, intimidant, apeurant … à l’extrême.

Les apôtres se précipitent face contre terre. J’en aurais fait autant!

Pourquoi?

Pourquoi Jésus choisit-il ces trois-là en particulier?

Qu’ont-ils de plus (ou de moins) que les autres? S’il avait pris aussi Judas, cela n’aurait-il pas prévenu sa trahison?

« Mais dans ce cas, comment s’accompliraient les Écritures? » (Matthieu 26, 54).

D’autres s’ajoutent

Voilà qu’apparaissent Moïse et Élie. Pourquoi eux et non Ésaïe, Jérémie, Ézékiel, Daniel?

Moïse, qui a rencontré Dieu face à face et Élie « enlevé au ciel dans un tourbillon de vent » (2 Rois 2, 11).

Je passe rapidement sur ce réflexe qu’a Pierre de construire trois tentes, qui deviendront rapidement trois temples dont les servants se feront tout aussi rapidement la guerre.

« Alors Salomon s’écria : Seigneur, tu avais décidé d’habiter dans un lieu obscur. Mais MOI, je t’ai construit un temple grandiose, un endroit où tu pourras habiter pour toujours » (1 Rois 8,12).

Le lieu obscur dont il est question c’est la tente de la rencontre où « le Seigneur parlait à Moïse, face à face, comme un homme parle avec un autre » (Exode 33, 7-11).

La perte de cette intimité coûtera cher à Israël.

Comme si ce n’était pas assez, survient une nuée qui les fait passer de la lumière la plus éclatante à l’obscurité la plus noire, présage de ce qu’ils vivront bientôt.

Il fait soudainement sombre comme aux environs de midi quand le soleil cessa de briller le jour où Jésus fut crucifié (Luc 23, 44-45).

De cette nuée se fait entendre une voix qui proclame : Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le (Matthieu 3, 17).

Puis tout prend fin

« Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux ».

Le vêtement éclatant, Moïse, Élie, la nuée, la voix, tout disparaît.

Ils sont à nouveau seuls avec leur maître, mais n’ont pas fini de trembler pour autant.

Pourquoi Jésus autorise-t-il trois de ses apôtres à être témoin de ce qui se passe réellement quand il prie?

Parce qu’ils ne savent pas qui il est et qu’il devient urgent qu’ils le saisissent.

Certes, ils voient en lui un maître, un sage, un prophète, quelqu’un qui sait faire des miracles, mais ils n’ont aucune idée de sa gloire qui dépasse tout ce qu’un être humain pourra jamais comprendre.

« Maintenant donc, Père, donne-moi, en ta présence, la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe » (Jean 17, 5).

Jésus n’avait pas le temps de leur expliquer. Il lui a donc fallu les bousculer un peu en employant les grands moyens.

Bernard V.   (Collaborateur spécial pour le Carême 2021)

Vidéo du jour avec Pierre

Merci d’inviter tous tes amis du Net à vivre notre retraite quotidienne du Carême!

Ton commentaire est souhaité (zone commentaire au bas de la page), afin de compléter la méditation et la vidéo du jour.

Reviens demain pour continuer à nourrir ton cœur blessé!

Gloire à son Amour gratuit!

Pierre